Les mesures coercitives entreprises contre Anatoly Legkodymov, l’ex-CEO de l’exchange Bitzlato, arrêté récemment, s’accélèrent sur les chapeaux de roue. Outre ses liens avec le mastodonte Binance, les enquêtes ont révélé l’existence d’importantes quantités d’actifs provenant d’activités douteuses.
Une opération américano-européenne à succès
Nouveau rebondissement dans l’affaire Bitzlato. Europol, l’agence européenne de police criminelle, a annoncé lundi 23 janvier qu’elle a saisi plus de 19 millions de dollars en cryptos détenus par l’exchange. Les fonds sont disséminés dans plusieurs portefeuilles dont elle a désormais le contrôle.
L’opération a été conjointement menée avec les autorités américaines. Elle révèle que près de la moitié des cryptos, gérées par la société, sont d’une manière ou d’une autre liées à des activités illicites. Les investigations vont plus loin. Elles démontrent que Bitzlato a reçu plus de 2,1 milliards d’euros de cryptos comprenant du bitcoin (BTC) et du dogecoin (DOGE), dont la majeure partie a été convertie en roubles russes.
D’énormes quantités de fonds blanchies
Selon les enquêteurs, la plateforme aurait ainsi servi à blanchir près de 1 milliard d’euros.
« Bien que les conversions de crypto-actifs en monnaies fiduciaires ne soient pas illégales, les enquêtes sur les opérateurs cybercriminels ont indiqué que d’importants volumes d’actifs criminels passaient par la plateforme », a déclaré Europol.
Par ailleurs, les investigations indiquent qu’une bonne partie des transactions jugées « suspectes », et autorisées sur Bitzlato, étaient en fait liées à des entités non reconnues par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), un organisme américain de contrôle financier. Des organisations qui ont essentiellement pour activité les cyber-escroqueries, le blanchiment de capitaux, les ransomwares entre autres.
Notons que dans le cadre de cette affaire de fraude sur le marché des cryptos, quatre personnes outre de CEO de Bitzlato sont tombées. Pour le moment, on ne se sait pas si chacun de ses présumés coupables fait l’objet d’un procès dans l’immédiat.
Mais ce énième scandale dans l’industrie des cryptos ternit un peu l’image de ce marché prometteur en renforçant la crise de confiance dont il est l’objet depuis un moment. Un cas qui démontre pourquoi la réglementation du secteur est plus que nécessaire.
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